Acta Pacis Westphalicae II B 3,2 : Die französischen Korrespondenzen, Band 3, 2. Teil: 1646 / Elke Jarnut und Rita Bohlen unter Benutzung der Vorarbeiten von Kriemhild Goronzy mit einer Einleitung und einem Anhang von Franz Bosbach
230. Memorandum Serviens für Lionne Münster 1646 April 20
Münster 1646 April 20
Konzept, überwiegend eigenhändig: AE , CP All. 76 fol. 181–181’ = Druckvorlage; Dorsal fol.
182’: par l’ordinaire.
Geheime Besprechungen Longuevilles mit Contarini über das Heiratsprojekt. Bevorstehende Ab-
reise nach Osnabrück; Eifersucht d’Avaux’. Longuevilles Meinung über mögliche Adelsunruhen
in Frankreich. Unerfahrenheit Peñarandas.
Ce qui a beaucoup contribué aux rumeurs de Hollande et aux soupçons de
monsieur le prince d’Orenge, c’est que monsieur de Longueville a traité du
mariage deux mois durant avec monsieur Contarini sans nous en rien dire, au
moins à moy, et Contarini par facilité ou autrement ne luy a pas guardé le
secret, comme l’on a veu par les advis qu’il en a donnés à monsieur le prince
d’Orenge et les plaintes que celluy-cy en a faites
S. [ nr. 202 mit Beilage 1 ] , vgl. [ nr. 223 ] ; ebenfalls [ nrs. 182 ] , [ 220 ] .
ce qui en a esté traité à nostre insceu entre monsieur de Longueville et Conta-
rini .
Je croy mesme que c’est ce qui a donné subjet à Contarini de croire que mon-
sieur de Longueville vouloit désormais faire les choses hautement sans nous
en rien dire et que par conséquent il y avoit de la division entre luy et moy
S. [ nr. 189 ] .
laquelle il me semble que je ne voy pas maintenant de fondement ny que
monsieur de Longueville continue dans le dessein de rien faire à l’avenir sans
nostre advis, ayant recogneu que desjà en deux ou trois ocasions il ne luy en a
pas bien pris. Il y a tant de divers intérests à considérer dans cette négotiation
que l’on ne sçauroit jamais y user de trop de retenue. On ne lasche pas une
parolle mal à propos qui ne fasse praejudice.
Je m’en vai à Osnabruc, ce qui m’empeschera de vous escrire l’ordinaire pro-
chain . Il a fallu un nouveau procédé avec monsieur d’Avaux pour le faire
consentir à ce voyage. Il y a quinze jours qu’il faisoit des intrigues pour l’ em-
pescher , cognoissant qu’il y auroit diverses choses importantes à résoudre. Sa
jalousie est insuportable, mais les démonstrations qu’il en fait sont si basses et
si puériles qu’elles font rire. Il avoit tasché de me mettre sur les bras monsieur
de Longueville pour luy faire entreprendre le voyage, mais cela ne luy a pas
réussy, monsieur de Longueville s’y est très bien conduit, car vous pouvez
bien croire que je ne luy aurois rien disputé.
L’opinion de monsieur de Longueville est
Vgl. [ nr. 197 ] .
régence sans brouilleries en France et que dans deux ou trois ans elles pour-
ront comencer. Néantmoins à ce qu’il m’a paru de tous ses discours ce n’est
qu’un raisonement qu’il funde sur des considérations générales, au moins je
n’en sçay pas davantage. Il est bien vray qu’il paroist assez visiblement que les
grands n’ont songé jusqu’icy qu’à leur establissement particulier et à s’ asseu-
rer de leurs créatures, ce qui doit faire apréhender que quand ils seront bien
solidement establis, ou qu’ils ne demandent des choses qu’on ne pourra pas
leur acorder sans faire praejudice à l’Estat, ou qui les porteront dans le mes-
contentement si on les refuse. J’espère que la prudence de Son Eminence re-
médiera à tous ces inconvéniens si Dieu nous fait la grâce de faire icy une paix
honorable.
Je croy que ce qui aporte plus de longueur et de difficultez en la négotiation
avec Espagne, c’est que Pigneranda qui est jeune et sans expérience n’est pas
assez hardy pour prendre les résolutions qui seroient nécessaires. Saavedra
partant d’icy a bien augmenté son irrésolution, ayant dict tout haut qu’il es-
toit bien aise de s’en aller pour ne contribuer pas à la paix infâme qu’on avoit
envie de faire.